De la survie à l’expression de soi : Comment la couture a évolué au fil des siècles

par | Jan 31, 2021 | Histoire de la couture | 0 commentaires

Si vous pensez que la couture date du Moyen-Âge, quand le métier de couturier et de couturière s’est répandu en Europe, alors vous vous trompez de plusieurs milliers d’années !

Déjà au Paléolithique, on se confectionnait des vêtements avec les moyens du bord. A cette époque, on est bien loin de la Fashion Week…

Evolution de la couture dans le temps

La couture est un art libre et infini qui se renouvelle sans cesse.

Les fourrures et peaux d’animaux

En réalité, l’histoire qui relit l’Homme à la couture – et plus généralement la confection de vêtements et d’autres matériaux en tissus – remonte au moins à l’Ère Paléolithique, il y a de cela déjà 21 000 ans.

À l’époque, le piquetage se faisait avec des aiguilles faites d’os et d’ivoire. Les tissus utilisés étaient presque exclusivement des fourrures et peaux d’animaux, qui permettaient de se couvrir et de se protéger du froid et des intempéries. C’était donc un besoin vital qui faisait partie des facteurs de vie et de survie.

Quelques milliers d’années plus tard, la couture faisait toujours partie d’un des essentiels de l’humain, mais ne se présentait pas de la même manière aux quatre coins du globe.
Non seulement les techniques utilisées étaient aussi variées que les cultures, mais elles s’adaptaient aussi et surtout aux environnements, aux civilisations et aux cultures. Autant de possibilités qu’il existe de supports et d’imagination, en quelque sorte.

Les recours aux fibres naturelles

Il est admis que le processus initial débuta au Moyen-Orient dans les 6000 à 4 000 ans av. J-C.

On se mit ensuite progressivement à utiliser du roseau et des dattiers en Egypte vers -3000 ; de la soie en Chine depuis -2500.

On se mit ensuite progressivement à utiliser du roseau et des dattiers en Egypte vers -3000 ; de la soie en Chine depuis -2500.

Et enfin, l’utilisation des plantes toujours plus utilisées aujourd’hui : le lin, le chanvre, le jute

Ainsi naquirent de nouvelles techniques et de nouveaux savoir-faire au fil des siècles, des échanges et des découvertes. L’habillement et la construction de matériaux d’habitation, d’outillage et d’ustensiles se développèrent sans cesse depuis lors : tente, tipi, ou yourte, pagne, jupe ou cape drapée. A chaque culture ses habitudes et ses coutumes.

Après quelques centaines d’années, le travail de couture devint de progressivement plus complexe, et correspondit de plus en plus à des besoins autres que ceux du simple habillement. En effet, les habits, chaussures et accessoires se devaient de correspondre à différents besoins très variés en fonction des profils. De grands écarts se créèrent entre les vêtements portés par les classes supérieures et les classes inférieures des communautés et sociétés, et dans les cours pour les pays ayant des royautés.

Un marqueur social

En effet, au Moyen-Âge, les habits devinrent un véritable moyen tant de se reconnaître que de se différencier. On devinait à travers les atours d’une personne à la fois son niveau social, mais aussi son niveau de richesse, et aussi même son caractère et ses goûts ! En effet, les couturières et tailleurs étaient de plus en plus demandés, et ils réalisaient de véritables œuvres d’art pour ceux qui en avaient les moyens.

Ne pensez pas que tout le monde s’habillait de la même manière ! En effet, la part de la religion prenait également beaucoup de place dans la dictée des tenues, surtout dans les hautes sphères, et le décolleté revenait à la mode avant d’être interdit… en fonction des croyances du roi, des mœurs, et des modes !
La couture était à l’époque un travail de femmes exclusivement. Pour la plupart, à travers le monde comme en Europe, se vêtir coûtait cher et les tenues devaient durer le plus longtemps possible. C’était un réel besoin que de savoir coudre pour rapiécer sa robe, la rendre plus présentable, utile et « portable ». Elle devait bien sûr aussi s’adapter au quotidien des personnes, et leur offrir de la mobilité, mais aussi du maintien, de la chaleur, de la prestance, etc – en fonction de leur rôle.

De très grands changements eurent lieu au XIXème siècle dans le monde occidental, qui marquèrent un réel tournant mondial. En effet, on devint capable de coudre et tricoter bien plus rapidement grâce à des machines mécanisées, mais aussi par la facilitation des échanges de matière première et de transport de la masse ouvrière.

Depuis, la couture s’est très largement généralisée et modernisée, pour devenir un métier commun tant chez les hommes que les femmes, et se divisant en plusieurs branches : spécialiste du textile, dessinateur, créateur, styliste, modéliste, ainsi que les traditionnels tricoteurs, tailleurs et couturiers. Le prêt-à-porter est devenu global et les différences dans l’habillement à travers le monde s’atténuent de plus en plus avec la mondialisation.


Un nouveau regain pour le fait soi-même pousse de plus en plus d’amateurs à sauter le pas et acheter une machine ; se lancer dans la couture, le tricot, et à créer… Avons-nous à faire à une nouvelle vague de créateurs de mode ?…

Quelques dates importantes

  • 1830, Lyon, France : Invention de la « mécanique à coudre » par Barthélemy Thimonnier, soit le premier brevet du futur « métier à coudre » ou « machine à coudre ».
  • 1844-1845 : Création du premier modèle de machine à coudre domestique par Elias Howe, puis d’un second modèle un an plus tard par John Fisher, qui ne réussit cependant pas à déposer un brevet.
  • 1851, Boston, E.U . : Commercialisation de la première machine à coudre de ménage par Isaac Merrit Singer. Fait peu connu, Singer fut condamné en 1954 à payer des redevances à Howe pour avoir copié sa création brevetée depuis le 10 septembre 1946.
  • 1858, Paris, France : Invention de la haute couture par l’anglais Charles Frederick Worth. Il organise le premier défilé de mannequins humains (avant réalisés sur ceux à roulettes), créé le concept de collection et devient le premier grand couturier.
  • 1868, Paris, France : Création de la Chambre Syndicale de la Couture et de la Confection. Cela participa au rayonnement de Paris dans le monde en tant que capitale de la mode, et attira des couturier et couturières du monde entier.
  • 1943 : Première Fashion Week de New York, donnant accès à la mode européenne à ceux ne pouvant pas se déplacer à Paris
  • 1973 : Première Fashion Week de Paris, créé par Eleanor Lambert tout comme la Fashion Week de New York

La culture et la couture… Une histoire à cultiver !!!

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