La mode est l’une des industries les plus influentes et fascinantes de notre époque. Elle est le reflet de nos émotions, de notre culture et de notre créativité. Mais saviez-vous que l’histoire de la mode est parsemée de personnalités qui ont contribué à la façonner et à la révolutionner ?

De Coco Chanel à Alexander McQueen, ces créateurs de mode ont laissé leur empreinte dans l’industrie de la mode et ont transformé la façon dont nous considérons la mode aujourd’hui.

Dans cet article, nous allons explorer les 5 femmes et les 5 hommes qui ont révolutionné la mode et qui continuent d’inspirer les créateurs d’aujourd’hui.

Mademoiselle Bertin

Bellancourt 02/07/1747 – Épinay-sur-Seine 22/09/1813
Marie-Jeanne Bertin, aussi surnommée Rose Bertin

Modiste et chapelière, elle avait sa propre boutique de mode ouverte en 1770 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris : « Le Grand Mogol ». Elle fut nommée Ministre des modes par Marie-Antoinette en 1974, avec qui elle était devenue très proche.
Les idées révolutionnaires de Mlle Bertin et ses créations pour la reine bousculèrent 300 ans d’habitudes vestimentaires, et défièrent les codes et l’étiquette jusqu’au point de non-retour. Marie-Antoinette fut la muse et l’instigatrice des créations diversifiées de Mlle Bertin, qui se spécialisait dans la chapellerie et les robes haut de gamme réservée aux plus riches. Robes-chemises, décolletés, transparents, absence de paniers (armatures ou jupons qui donnaient forme et volume aux robes) ; les tenues mélangeaient style, coquetterie et provocation – et choquèrent, surtout en cette époque instable pré-révolutionnaire.

Jeanne Lanvin

Paris 01/01/1867 – Paris 06/07/1946

Femme d’affaires, costumière, mais avant tout grande couturière créatrice de la célèbre et plus ancienne maison de couture parisienne Maison Lanvin, elle est à l’origine de modèles pour enfants, mais aujourd’hui surtout connue pour ses robes. D’abord garnisseuse de chapeaux rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris à 13 ans, elle ouvre 9 ans plus tard sa première petite boutique de mode, se développant progressivement jusqu’à créer des lignes pour enfants à succès et des robes chics très à la mode parisienne. Elle entre alors dans l’élite de la haute-couture Parisienne, rivalise avec Coco Chanel, et propose des modèles noirs inoubliables – même si elle se passionne également pour 3 couleurs… : le rose Polignac, le vert Vélasquez et le bleu Lanvin …

Jeanne Paquin

Île-Saint-Denis 23/06/1869 – Paris 28/08/1936

Née Jeanne Beckers, elle devint l’une des couturières les plus connues de son époque sur la scène internationale. Créatrice de la Maison Paquin en 1891, ses robes à motifs romantiques mais toutefois modernes lui ont offert une grande renommée. Elle a su mettre sa marque et ses modèles et avant, grâce un marketing hors de son temps/avant-gardiste : elle n’hésitait pas à se faire accompagner de mannequins portant ses modèles dans tout Paris, et à organiser des défilés de mode mémorables. Elle reçut la Légion d’honneur en 1913, étant la première grande couturière française à réussir aussi bien sur notre territoire qu’à l’international, avec 5 succursales.

Paul Poiret

Paris 20/04/1879 – Paris 30/04/1944

Grand pionnier de la parfumerie française, Alexandre Paul Poiret, surnommé « le magnifique », révolutionna l’habillement féminin en le libérant du corset, lui redonnant des formes naturelles. Fils de marchands de draps et passionné de dessin, il mélange audace et génie en dessinant des tenues inventives et novatrices, dont ses fameuses robes tailles hautes. Il sait également travailler sur le jeu de mise en scène, étant le premier à réaliser régulièrement des défilés après la création de sa Maison Poiret en 1903, et dessinant pour des magazines de modes dépeignant les modes et les collections. Considéré comme l’homme à la mode du début XXème, cet anticonformiste moderne et avant-gardiste introduisit les bases de la mode des années 20.

Coco Chanel

Saumur 19/08/1883 – Paris 10/01/1971
Gabrielle Chasnel

Se détournant des codes du début XXème, Coco Chanel créa des modèles à la fois intemporels et qui répondaient à un réel besoin d’affranchissement de la femme. Jouant avec les tissus, les drapés et les motifs, son travail garde une même ligne et un même sens depuis ses débuts. Elle offre alors un réel manifeste aux antipodes de la mode des années 50, avec chic et simplicité à la parisienne. Elle ouvre son premier magasin en 1910, et fonde la célèbre Maison de couture Chanel 5 ans plus tard, avant de rencontrer un succès de plus en plus important, notamment grâce à sa petite robe noire en 1926.

Christian Dior

Granville 21/01/1905 – Montecatini Terme 24/10/1957

Passionné d’art, il ouvre deux galeries en 1928 et 1931, exposant les plus grands maîtres du surréalisme avant de devoir tout vendre. Il continue dans les arts en tant qu’illustrateur et devient modéliste chez le grand couturier Robert Piguet. Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, il ouvrira la Maison Christian Dior en 1946. Il rencontre alors un succès immédiat dès sa première collection et son défilé de 1947. Nombre de ses créations – dont le modèle New Look – ont marqué à jamais l’Histoire de la mode pour femme en révolutionnant les codes de la féminité vers les années 50.

Pierre Cardin

Sant’Andrea di Barbarana 02/07/1922

Né Pietro Costante Cardin, ce couturier et homme d’affaire franco-italien a su apporter sa touche non seulement dans le monde de la mode, mais aussi en maroquinerie, architecture et art. Il a signé plus de 800 pièces et possède aujourd’hui plus de 100 franchises dans le monde. Débutant aux côtés de Jeanne Paquin vers 1944, premier tailleur cher Dior en 1946, il lance sa propre Maison Cardin en 1950. Son style unisexe, futuriste et anticonformiste rend ses pièces immédiatement reconnaissables : il aime jouer avec les codes, les formes, les couleurs. Loin de souhaiter créer des vêtements simplement beaux, il prône l’imagination et le renouveau des styles et de la mode, en favorisant un accès démocratisé grâce à sa gamme de prêt-à-porter.

Hubert de Givenchy

Beauvais 20/02/1927 – Neuilly-sur-Seine 10/03/2018
Hubert Taffin de Givenchy

Entré à l’École Nationale Supérieure des beaux-arts de Paris en 1945, il devient apprenti-couturier chez Robert Piguet et Lucien Lelong sur recommandation de son ami Christian Dior ; passant ensuite assistant puis directeur artistique chez Elsa Schiaparelli en 1947. Il créé sa propre Maison de couture Givenchy en 1952, choisit Audrey Hepburn en égérie, et dessine de nombreux modèles pour elle, qui seront portés dans des films. En 1957, il se lance dans la création de parfums très appréciés ; tandis qu’en 1969 sa ligne de prêt-à-porter masculin est lancée. Il est reconnu pour son style d’une tradition classique et d’un chic tout français.

Sonia Rykiel

Neuilly-sur-Seine 25/05/1930 – Paris 25/08/2016
Sonia Flis

Un vent nouveau souffle avec cette créatrice qui méprise les codes de la haute-couture, optant pour des créations plus libres et simples, dessinant pour des marques de prêt-à-porter depuis 1970. Elle choisit, dès la création de sa Maison Sonia Rykiel en 1965, de présenter une mode qui s’adapte à la femme, comme son poor boy sweater, un pull court et ajusté qu’elle s’était fait faire sur-mesure lorsqu’elle était enceinte. Son amour pour la maille – qui épouse le corps féminin sans le gêner dans ces créations, lui donne le surnom de la « reine du tricot », inventrice de la « démode » (pas d’ourlet, pas de doublure…).

Yves Saint-Laurent

Oran 01/08/1936 – Paris 01/06/2008
Yves Henri Donat Mathieu-Saint-Laurent

Après avoir grandi en Algérie, il fut reconnu pour son talent dès son arrivée à Paris chez Christian Dior, où il succéda au créateur en lançant sa première collection à 21 ans seulement. Passionné par le dessin, les tissus de qualité (leur tombé, les jeux de couleurs et de matières) et les accessoires haut de gamme, il crée sa propre Maison Yves Saint-Laurent en 1961 puis sa ligne de prêt-à-porter de luxe en 1966, avant de décider de finalement de se concentrer sur la haute-couture en 1990. Malgré cela, ses magasins connurent un succès croissant en France tout comme à l’étranger, un succès qui continue de croître même après sa mort. Il obtint le statut de Chevalier, Commandeur, puis Grand officier de la Légion d’honneur en 1981, 2001 et 2007.